Mise en débat de points discutés au conseil de métropole de Montpellier le 2 février 2023

Lors de sa séance du jeudi 02/02/2023, la Métropole de Montpellier a décidé, en préambule des débats, de soutenir l’association SOS Méditerranée, une association européenne de sauvetage en mer qui a, depuis sa naissance en 2015, sauvé des milliers de vies.

La Gauche Écosocialiste 34 et le Parti de Gauche 34 rappellent que c’est la guerre, la misère, les conséquences du dérèglement climatique, les régimes autoritaires et dictatoriaux qui obligent des enfants, des femmes et des hommes à risquer leurs vies pour fuir ces dangers mortels. Il est du devoir de l’Europe dans son ensemble de sauver ces personnes. A défaut d’une véritable politique européenne, il est de notre devoir de soutenir les associations comme SOS Méditerranée qui pallient, avec peu de moyens, les politiques désastreuses de non-accueil de la part des pays européens. Il est de notre devoir d’humanistes d’accueillir en France ces réfugié·es.

Nous prenons donc acte positivement du soutien de la Métropole à SOS Méditerranée.

Il est dommage qu’à cette occasion, n’ait été exprimée aucune condamnation des groupuscules d’extrême droite ayant organisé « une haie de la haine » le mercredi 30 novembre 2022, en plein cœur de Montpellier, devant l’opéra Comédie, à l’entrée d’un concert de soutien à SOS Méditerranée organisé par la ville et la métropole de Montpellier.

Cela aurait permis, pour l’institution et les élu·es de la Métropole, de condamner la stratégie de la violence de l’extrême-droite : intimider des personnes qui expriment simplement leur solidarité envers une association qui sauve des vies, en exprimant un racisme décomplexé et une politique ignoble de récupération de drames humains.

Heureusement, l’intervention de René Revol a permis de parler de Domenico Lucano, et de l’injustice qu’il subit alors qu’il devrait être remercié.

Cela aurait été l’occasion, puisque le sujet de l’accueil et du sauvetage des migrant·es était posé de soutenir officiellement Domenico Lucano, italien, citoyen de la commune de Riace en Calabre dont il fut le maire de 2004 à 2018. Un maire qui a eu le courage de venir en aide aux jeunes migrant·es qui s’échouaient sur les côtes ioniennes, en bas de son village. Une politique volontariste d’accueil doublement positive car elle donna du travail, un logement à des jeunes migrant·es mais elle permit aussi de faire revivre son village en relançant les activités économiques comme les commerces.

Un soutien officiel de la Métropole aurait été positif et utile à quelques semaines du rendu de son procès en appel où il est accusé d’aider l’immigration illégale, de détourner de l’argent public au bénéfice de migrant·es, d’organiser des « mariages blancs » …

Un soutien clair aurait permis de redire haut et fort, à l’échelle de Montpellier, de l’Hérault, de l’Occitanie et de la France que « la solidarité n’est pas un délit ».

La Gauche Écosocialiste 34 et le Parti de Gauche 34 tiennent à poser en préambule :

C’est une très bonne chose que les transports publics du réseau de la Métropole soient gratuits pour tous ses habitant·es, que ce soit d’un point de vue économique, social et écologique.

C’est un des combats que nous menons depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, que nous avons porté lors de différentes élections, dans nos mandats, et dans notre programme « l’Avenir en Commun ».

Nous ne pouvons que nous réjouir de sa mise en œuvre et nous en féliciter.

En effet, la gratuité des transports publics n’est pas anecdotique. C’est une étape importante pour faire de la mobilité un commun accessible à toutes et tous, pour amorcer la bifurcation écologique nécessaire si nous voulons agir contre le réchauffement climatique.

Bien sûr la droite et les néolibéraux crient que rien n’est gratuit, les sociaux-libéraux qu’il vaut mieux une tarification sociale, que c’est aux utilisateurs du service de le payer… un vieux débat qu’on retrouve déjà fin XIXe siècle lorsque la gratuité de l’école est imposée.

La droite nous dit : « Rien n’est gratuit ! ». Évidemment que tout à un prix et en particulier la mobilité. Rendre gratuit un service public c’est faire un choix politique : est-ce aux usager·es de payer directement le service, même en fonction de leur situation économique et sociale ? Ou est-ce que le service doit être payé par de l’argent public, collecté par l’impôt directement ou indirectement ?

C’est un leurre de penser faire œuvre de justice sociale en appliquant une tarification sociale pour les services publics essentiels. Ce type de redistribution des richesses se fait très loin de là où les richesses sont produites, c’est-à-dire trop loin du travail. Or, la redistribution doit se faire bien plus en amont, au plus près de la création des richesses. Les Communs devraient être accessibles à toutes et tous sans que jamais personne ne puisse en être privé faute de moyen.

Nous, nous sommes pour la gratuité de l’usage et le paiement par l’impôt, car la justice sociale, nous la mettons aussi dans l’impôt.

C’est pourquoi nous sommes pour une réforme en profondeur de la fiscalité, où la plus grosse partie de l’impôt perçu par l’État – et indirectement par les collectivités – ne viendrait pas des taxes sur la consommation (TVA) mais de l’impôt sur les revenus, sur tous les revenus, y compris ceux du capital. Or, ce dernier a été, ces dernières années, volontairement exonéré de nombreux impôts aux dépens des collectivités et donc des citoyens. C’est à ce niveau que doivent se faire la redistribution et le financement de la justice sociale. En ce sens, la suppression de la CVAE d’ici à 2024 prévue par le projet de loi de finances 2023, qui ampute les ressources des intercommunalités, est une régression sociale majeure.

Ensuite, chacun.e doit avoir le droit d’accéder, à égalité, au service public commun à toutes et tous, les plus riches comme les premiers et les premières de corvée. C’est ça, la République Sociale et Écologique que nous cherchons à construire.

De plus, les tarifications sociales que défendent très souvent les sociaux-libéraux posent des problèmes politiques importants. En effet les tarifications sociales engendrent très souvent des incompréhensions, du fait des écarts de prix pour celles et ceux qui se situent à la frontière de tranche. Cet « effet de seuil » divise des classes sociales que l’on devrait au contraire unifier et fédérer. L’extrême droite et le patronat se réjouissent et profitent de ces divisions.

Pour conclure la gratuité de transports publics est un conquis social et écologique important.

Maintenant :

  • Mobilisons-nous afin que la dotation « mobilités » versée par l’État soit augmentée, à minima à la hauteur de ce qui est versé en proportion aux autres grandes villes.
  • Poussons pour que la part du financement patronal des transports publics concernant les trajets domicile – travail soit la plus importante possible.
  • Mobilisons-nous pour le développement et l’amélioration du réseau, du service public de transport pour qu’ils répondent aux besoins sociaux et aux enjeux écologiques.

Ce jeudi 2 février a été également marqué sur Montpellier par une vague de protestation devant l’entreprise Sanofi à Montpellier. Un rassemblement était organisé par les salarié.es et de nombreuses forces syndicales contre la direction de la multinationale, en soutien à deux employées syndicalistes qui risquent un licenciement pour faute grave.

Fin d’année 2022, comme un peu partout en France, Sanofi a connu un mouvement de grève national de quatre semaines pour une hausse des salaires. 17 sites ont été fermés lors de cette mobilisation très importante, ce fut le cas à Montpellier. 15 grévistes ont reçu des lettres de recadrage, 2 représentant.es syndicales ont été convoqués par la direction qui leur reproche d’avoir « bloqué le site de Montpellier du 24/11/22 au 13/12/22 ».

SANOFI n’est pas une entreprise comme les autres, c’est un des plus gros employeurs privés du territoire qui bénéficie de l’environnement favorable pour les sciences et la recherche de Montpellier.    SANOFI se lance ici dans une chasse aux syndicalistes suite à ce long mouvement de grève. C’est une atteinte forte, inacceptable aux droits de grèves, aux droits syndicaux. Par conséquent il eût été bien que la Métropole soutienne lors de ce conseil les deux syndicalistes et montre dans une motion ou un vœu son attachement aux droits du travail, aux droits syndicaux, au droit de grève, dénonçant ainsi les agissements inacceptables de la direction de cette multinationale.

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Gauche écosocialiste 34