Le 24 septembre les militants du CARPE (comité d’animation pour une régie publique de l’eau) s’invitaient en séance du conseil de la CABM (Communauté d’agglomération Béziers Méditerranée) pour exiger l’organisation d’un débat public ainsi que d’un référendum sur la question de la gestion de l’eau… alors que les contrats qui lient l’Agglomération aux sociétés privées arrivent à échéance au 31 décembre 2015.
L’eau à à Béziers c’est plein tarif !

Actuellement, dans la CABM, les missions de distribution de l’eau potable, d’assainissement des eaux usées, et d’entretien du réseau, sont gérés en grande majorité en DSP (délégation de service public). Par Suez-Lyonnaise des Eaux à Béziers, Boujan, Corneilhan, Espondeilhan, Lignan, Servian et Valras-Plage. Par la Scam à Cers et Sauvian. Par Ruas à Bessan. Dans deux communes seulement, Lieuran et Villeneuve-les-Béziers, l’eau et l’assainissement sont gérés en régie publique par les services de la CABM.

Dans ce contexte où l’eau est une marchandise aux mains des sociétés privées, les prix sont particulièrement élevés (l’eau à Béziers est l’une des plus chères de France avec 4,68€/m3) sur un territoire fortement touché par la pauvreté.
Bien que ne s’étant pas encore prononcés sur le devenir de la gestion de l’eau, les élus de la CABM, ont pu mesurer l’intérêt pour les usagers d’un retour en régie publique. Ainsi un audit commandé à deux cabinets (KFH et Service 2000) indiquait que ce mode de gestion générerait une baisse potentielle d’au moins 15% sur les factures (compréhensible

par le fait qu’il n’y aurait plus de dividendes à verser aux actionnaires).
…Et la pollution de l’Orb!
Une bonne partie du réseau des eaux usées de Béziers est en réseau unique pour les eaux pluviales et les eaux usées. Les eaux de pluie arrivent donc à la station, ce qui, lors des gros orages, ne lui permet pas de fonctionner correctement.
De plus, les méthodes biotechnologiques (à base de microbes), utilisées par la station d’épuration, permettent d’éliminer les pollutions organiques mais pas les produits chimiques issus des usages ménagers croissants ou d’origine industrielle (zone du Capiscol), ainsi que les pesticides agricoles. Ces polluants non éliminés se retrouvent

ainsi dans l’Orb et dans les boues recyclées en épandage agricole… Désastre écologique qui fait de ce fleuve un égout à ciel ouvert, sans vie aquatique, et une atteinte réelle à notre santé.
Cet aspect du traitement des eaux usées est trop importante pour la laisser dans les mains du privé.
La régie publique de l’eau : un enjeu social, écologique et démocratique
A Béziers, comme partout ailleurs dans le monde, le contrôle de l’eau
revêt un enjeu majeur au regard de sa rareté et de la pollution dont elle fait l’objet. Les comparatifs entre les modes public et privé de gestion, montrent que la régie publique est la moins chère (baisse des prix en moyenne en France de 25%, la plus soucieuse de la ressource (moins de fuites d’eau), la plus respectueuse de l’environnement (moins de pollution). Ce doit être aussi la plus démocratique avec la mise en place de comité d’usagers que nous devons exiger.
En France, depuis plusieurs années, après les retours d’expériences négatives des DSP, et à la faveur des mobilisations citoyennes, de nombreuses communes reviennent à la régie publique même si la délégation de gestion au privé reste la grande majorité des cas.
Dans des pays comme les États-Unis ou la Suisse, la gestion de l’eau est – encore – largement publique.
Alors pourquoi pas à Béziers, où le prix très élevé de l’eau comme les niveaux très forts de pollution rendent la question particulièrement urgente.
Pour un référendum d’initiative locale

Le CARPE souhaite donc que le Conseil communautaire organise un large débat public suivi d’un referendum local sur cette question… esquivée jusqu’à présent. Ainsi par exemple, le collectif a été à l’initiative le 6 février d’une réunion avec la société d’audit à laquelle étaient invités des élus de la CABM, où très peu sont venus. Raison pour continuer le combat.
Le Carpe (Collectif pour le retour en régie publique de l’eau) est un collectif de citoyens et de mouvements politiques : Attac, Front de Gauche, Parti de Gauche, Ensemble !, PCF, EELV. Son but est le retour en régie publique de l’eau. Son objectif est d’interpeler les élu-e –s, de sensibiliser les citoyens en organisant des réunions dans les villages, de demander (voire d’organiser) un référendum sur la question du mode de gestion de l’eau.
Romain F. à partir des documents du CARPE
Ci-dessous, le communiqué du Carpe :
L’ EAU EST UN BIEN COMMUN SUR LEQUEL IL NE DOIT PAS ETRE POSSIBLE DE SPECULER
Au moment ou la communauté de commune Béziers Méditerranée ( CABEME ) s’apprête à se prononcer sur le renouvellement d’une délégation de service public de l’eau au seul motif d’une baisse qui serait rapidement compensée par le délégataire dans sa quête de profits.
Les citoyens de vos communes attendent de vous une totale transparence sur les choix qui vont être effectués.
Ces choix et cette transparence doivent émaner d’un débat forcément contradictoire sur :
– la délégation de service public
– le retour en régie.
Ce débat et cette transparence doivent être menés dans le cadre d’un référendum d’initiative locale comme le prévoit la loi constitutionnelle du 28 mars 2003.
Ce référendum est le seul moyen de poser cette question au niveau citoyen.
Ce référendum est le seul moyen d’avoir une légitimité incontournable.
Nous vous demandons d’organiser ce référendum et cette consultation avant toute prise de décision. Soit au plus tôt après les prochaines élections régionales.
l’heure est venue de permettre aux citoyens qui vous ont élus de se positionner sur ce dossier.
Nous attendons de vous cette initiative, dans cette attente, meilleures salutations citoyennes.
Comité CARPE