Francis Viguié : compte rendu du Conseil municipal de Montpellier (25 juillet 2011)

Ce conseil s’ouvrait sur un contexte de crise. La
presse locale, pourtant peu hostile à la majorité municipale, avait multiplié
les titres sur le thème « Mandroux absente, Mandroux finira-t-elle son
mandat…. ».

Lors de la traditionnelle
conférence de presse avant le conseil municipal, Mandroux a présenté un
« remaniement » dont l’objectif politique est tout sauf évident. Quel
sens cela a-t-il d’interchanger Saurel à la Culture et Delafosse à l’Urbanisme ? Les
délégations sont éclatées entre différents élu-e-s, où est la cohérence ?
Nous pouvions espérer que lors du conseil municipal, le Maire précise ses
choix. Il n’en fut rien, pour Mandroux 
« les délégations sont le fait du Maire », en conséquence elle
n’a pas à s’en expliquer !

Tout a commencé avec le
feuilleton du moribond MODEM. Ce groupe est aujourd’hui une sorte d’OGM
politique sous perfusion. En crise, il faut lui trouver régulièrement un élu
pour maintenir son groupe ( 5 élus est la base pour un groupe). La dernière
fois, c’est le PRG qui a sauvé le groupe. Aujourd’hui, c’est un transfuge de
l’UMP (Mella, ex syndicaliste FO du CHU) qui complète le groupe. Malgré cet
état déliquescent, le Modem est un des principaux bénéficiaires du remaniement
effectué par Mandroux.

L’UMP, elle aussi en crise, a
dénoncé la trahison de Mella. Mandroux lui coupera la parole l’empêchant de
lire une déclaration sur le « traître » Mella, ce qui aura pour
conséquence le départ du groupe UMP de ce conseil. Des 9 élu-e-s de 1998, il
n’en reste plus que 6 dans le groupe UMP ( 2 ont rejoint la majorité
municipale) et une (Petitout) s’est autonomisée dans une posture ultra
libérale.

Après le départ de l’UMP, j’ai dû
me lever, interpeller à plusieurs reprises Mandroux pour avoir la parole. J’ai
pu intervenir afin de dénoncer le refus de débattre du sens de ce remaniement.
Comment comprendre qu’un remaniement soit présenté à la presse et qu’il soit
impossible de l’évoquer en conseil municipal ? Quel projet y a-t-il  derrière cette redistribution des
responsabilités ? De nouvelles priorités ? Pourquoi valoriser le
Modem ? Qu’est ce que cela va changer pour les Montpelliérains ?

L’absence de réponse est un signe
de faiblesse. Cette majorité se contente de poursuivre le développement
démographique de la ville, ce remaniement n’apporte aucun souffle nouveau.

Mandroux éclate les délégations,
valorise la droite de sa majorité, montre son autorité en changeant les
délégations de Saurel et Delafosse pour tenter de se donner un nouvel espace
mais rien n’est réglé. Il faudrait un nouveau projet impliquant une dynamique,
mais il n’existe pas.

Une fois de plus, les Verts se
voient refuser leur entrée dans la majorité.

La Délibération 1
traitait du Schéma Départemental de Coopération Intercommunale.

La majorité présentait une
délibération émettant un avis négatif sur le projet présenté par le Préfet. Le
principal reproche fait au Préfet était de « retarder l’émergence d’une
métropole ». En effet, si Montpellier a aujourd’hui  252 998 habitants, la Communauté d’Agglomération
s’établit à 409 113 habitants. La majorité propose de prendre en compte l’aire
urbaine qui comporte 516 360 habitants de façon à assurer la création de la Métropole (source de
revenus et de pouvoirs beaucoup plus importants).

Je suis intervenu pour expliquer
que j’allais voter cette délibération refusant les propositions du Préfet mais
sur des bases radicalement différentes.
Il s’agit rien de moins qu’une
déclinaison de la
Réforme Territoriale de Sarkozy. Cette contre-réforme détruit
la démocratie locale, éloigne le pouvoir des citoyens, privatise les services
publics et supprime les emplois de fonctionnaires… Nous refusons que ce soit le
Préfet qui décide des périmètres des agglomérations ou des regroupements de
communes. C’est aux communes elles-mêmes de décider de leurs partenariats, de
leurs regroupements. Des referendums locaux sont aussi possibles pour présenter
et décider des projets à retenir. Il était donc logique de voter contre les
propositions du Préfet mais pas à la façon de la majorité. En effet, pour elle,
si le Préfet avait été dans son sens, elle n’avait aucun problème pour voter
pour. Notre vote était sur le fond, pas un vote tactique de circonstance.

Ce débat devrait revenir pendant la Présidentielle,
l’attitude locale du PS est une preuve de plus de l’adaptation au libéralisme.
Nous sommes pour un véritable aménagement du territoire couvrant l’ensemble des
territoires et refusons le choix de zones prioritaires concentrant l’argent et
les pouvoirs  comme le fait le projet des
métropoles.

Le PC a développé une
argumentation proche de la mienne.

La délibération 3 proposait une
« convention pour la mise en place d’une cartographie, des faits de
criminalité et de délinquance de voie publique, entre la ville et la police
nationale ».

Je suis intervenu en prenant pour
base le rapport de la Cour
des Comptes sur la vidéo–surveillance. Cela peut apparaître surprenant, mais
ce rapport dit des choses que nous expliquons depuis longtemps.
Il y est dit
que la vidéo surveillance ne fait pas baisser la criminalité, qu’elle ne permet
pas d’élucider les actes délictueux, qu’elle coûte très cher, qu’il n’y a pas
d’études sérieuses sur son efficacité. Lors du dernier du conseil, la majorité
a voté de passer, d’ici la fin du mandat, de 120 à 170 caméras. Nous pouvons
estimer le coût annuel à 2 millions d’euros plus le coût de 20 000 euros pour
chaque caméras.

Mandroux reconnaîtra
qu’effectivement ce rapport est un élément important mais ils voteront sans
problème cette délibération

J’ai voté contre.

La délibération 11 avait pour but
de demander des subventions (feder) pour les pistes cyclables.
Une liste de
rues reliant des quartiers était proposée. Je suis intervenu pour insister sur
la continuité des pistes cyclables. Par exemple, il est proposé la rue St Louis
et la rue G. Pellicier mais le Bd Renouvier n’a pas de continuité de pistes
cyclables. Parler d’absence de continuité veut dire se retrouver face aux
voitures. Comment parler de continuité quand, sur l’anneau de distribution, la
mairie a multiplié les troisièmes voies pour tourner à gauche et de ce fait
empêché toute possibilité d’espace pour une piste cyclable.

La délibération 20 traitait du
budget supplémentaire 2011 de la ville.

Sans reprendre toute notre
argumentation sur les priorités et les choix, j’ai dénoncé la nouvelle hausse
des transports publics votée à l’Agglo.
Une fois de plus, sans le moindre débat
en conseil municipal, les élus de Montpellier ont voté une nouvelle
augmentation. Le poids de la crise, le niveau de pauvreté de la ville, le
nombre de jeunes, le besoin de se déplacer ne sont pas pris en compte comme des
priorités sociales.

Tous les ans, nous assistons à
une nouvelle augmentation et, en particulier, des abonnements. Ainsi,
l’abonnement annuel est passé de 300 euros en 2006 à 420 euros en 2011, soit
120 euros d’augmentation ! L’abonnement de 31 jours est passé de 34 euros
en 2005 à 45 euros en 2011… Nous sommes loin de la gratuité. Nous sommes loin
aussi de la « gratuité sociale » mise en place dans des villes comme Rennes.
Les Montpelliérains et plus particulièrement les abonnés paient au prix fort le
nouveau réseau. Des augmentations de 40% en 5 ans sont totalement
inadmissibles.

En lien avec mon vote sur le
budget, j’ai voté contre le budget supplémentaire 2011 vu qu’il se situe dans
le cadre fixé par le budget global.

Les délibérations 37 à 48
concernaient plus particulièrement les Délégations de Services Publics (DSP)
pour les parkings de la ville.

Ces rapports font apparaître des
bénéfices significatifs. Par exemple, la multinationale Vinci réalise 1,2
million d’euros pour le parking Foch Préfecture ! Il y a 9 parkings en
DSP.

De plus, nous pouvons constater
une réelle disparité en terme de tarifs. Pour prendre le même exemple, Vinci a
augmenté ses abonnements trimestriels de plus de 17% passant de 375 euros en
2005 à 430 euros en 2010. Le manque à gagner pour la municipalité s’élève en
millions d’euros. Il n’y a aucune raison d’offrir des marchés à des
multinationales. Une mairie de gauche se doit de préserver ses ressources et de
rester maître des tarifs pratiqués tout en les harmonisant. Je suis intervenu
en reprenant ces arguments. La réponse de Levita, tout en reconnaissant que je
n’avais pas totalement tort, a été de dire que la mairie ne pouvait assurer l’investissement
des parkings et que pour les tarifs c’était la loi du marché ! A  Montpellier, il manque des crèches, des
logements sociaux, les transports publics sont chers… l’argent des parkings
pourraient participer au financement de projets sociaux.

La délibération 52 proposait une
modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Il s’agissait pour la création du
futur quartier du Coteau se situant au sud du quartier Malbosc de modifier le
PLU. Cette modification entraînait de « réduire la zone naturelle existante ».
La réduction de 3 zones naturelles pour passer à l’urbanisation rogne le Parc
Malbosc.

J’ai voté contre cette
délibération permettant la modification du PLU.

La délibération 54 transférait à la Région l’aménagement du
port de Port Marianne.
La région récupère le lit du Lez entre Lattes et
Montpellier. Ce projet frêchiste d’un port à Montpellier reste malheureusement
dans les tuyaux. Plutôt que de penser une complémentarité avec Palavas qui
n’est qu’à une poignée de kilomètres, la majorité et la Région restent sur le
projet pharaonique de Frêche. Ce dossier a pourtant bien des aspects
irréalistes, il faudra construire 3 ou 4 écluses, il faudra 3h pour aller à la
mer… et il coûtera une fortune en argent public.

J’étais déjà intervenu contre ce
projet, j’ai voté contre cette délibération. Le transfert à la Région ne change pas la
nature de mon opposition ferme à ce projet.

La délibération 65 concernait le
futur Hôtel de Ville.
Dans le feuilleton des dépenses de prestige, il
s’agissait cette fois de voter les « grandes façades » (menuiseries,
brises soleil…). La somme à voter était de plus de 13 millions d’euros.

Dans la continuité de mes votes
précédents, j’ai voté contre.

(Juste une appréciation
personnelle, je trouve ce bâtiment particulièrement « môche », sa
couleur bleu-noir lui donne un aspect austère et triste et de plus il ne se
caractérise pas par sa finesse)

J’ai aussi voté contre la
délibération 80 qui établissait le coût final du nouvel Hôtel de Ville à 129
755 000 d’euros.

La délibération 86 concernait les
conseils consultatifs de quartiers.

Il s’agit là du vernis de
démocratie participative que se donne la majorité municipale. Nous sommes loin
du compte de notre conception, une conception où les habitants élaborent,
contrôlent et décident.

Dans la version municipale, le
Président du comité consultatif de quartier est désigné par le Maire, un
collège « des services municipaux » dont le maire et l’adjoint
délégué à la démocratie de proximité sont membres de droit, un « collège
associatif » composé de 20 membres issus des associations intervenant sur
le quartier sont désignés par le Maire et enfin un « collège
d’habitants » composé de au maximum de 20 personnes tirées au sort par le
Président. Voilà pour le moins, une affaire bien verrouillée ! Tout ça
pour un comité de quartier consultatif !

Les Verts ont proposé, sans le
moindre succès, de faire élire le Président par le comité.

J’ai voté contre cette
délibération.

Il y avait 116
délibérations !!!!

Le prochain conseil municipal se
tiendra le lundi 3 Octobre 2011.

Bonnes vacances à toutes et à
tous

Francis Viguié conseiller
municipal NPA – FASE

……………………

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