Francis Viguié (élu NPA-Fase) rend compte du conseil municipal de Montpellier (16 décembre)

Pour la première fois, ce conseil
se tenait dans la salle du conseil municipal de la nouvelle mairie.

Plus que jamais, dans l’actuelle crise du capitalisme et l’urgence sociale qu’elle induit, les
habitants doivent avoir leur mot à dire sur les choix budgétaires. Les
priorités doivent être débattues et décidées avec eux. Qui mieux que
les habitants peut décider d’un budget aux priorités sociales, d’un budget de
mobilisation contre la crise ?

……………………..

21 décembre : lettre de parents des écoles de Montpellier, soutenus par la FCPE 34, aux élus

Premier
constat, il n’y a que 40 places pour le public. La possibilité de suivi par les
habitants est donc des plus limitées. Les portes de la salle sont énormes,
elles rappellent les grosses portes blindées d’une salle des coffres. Comme il
est difficile de penser que c’est un choix esthétique, il ne reste plus que la
question de sécurité. Mais quel sens cela a-t-il de sécuriser la salle du
conseil municipal ?

Mandroux a commencé le conseil en
mentionnant la liste des prix reçus par la ville. Elle a aussi annoncé un
jumelage avec la ville palestinienne de Béthléem, jumelage mis au point à
l’occasion de son voyage en Israël. Ce jumelage devrait être présenté lors du
prochain conseil municipal.

19_12_11_Francis_Viguie.jpg

Une délégation de la FCPE était présente dans le
hall de la Mairie
pour apporter aux élu-e-s les 1200 premières pétitions contre la fin de la
gratuité de la garderie scolaire. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette
mobilisation des parents.

Dernière remarque avant de passer
au compte-rendu en lui-même : Midi Libre continue à faire une mise en valeur des
décisions de la majorité municipale plutôt que de donner l’état réel des
débats. Le point principal était le vote du budget pour 2012. Il n’y aurait
rien d’exceptionnel à pouvoir lire dans le principal quotidien local les
arguments et le vote des partis présents, mais nous n’en saurons rien. Tout
juste une phrase sur l’UMP sans même donner leur vote !

Le point majeur du Conseil a été
le vote du budget 2012
. Le budget concentre les choix politiques et les
priorités de la majorité municipale. Ce vote est tout sauf anodin, il engage
sur les décisions de l’année à venir. En ce sens, c’est quasiment le seul vote
de l’année où tous les partis interviennent pour donner leur position.

Le budget de Montpellier est de 440 972 841
euros.

Max Levita, pour la majorité, a
présenté le projet. Il a insisté sur la crise, sur le gel de la
dotation de l’Etat et sur le fait qu’il y a 21,2% de logements sociaux à
Montpellier. Les impôts n’augmentent pas.

Je suis intervenu assez
longuement en développant les arguments suivants :

  •        
    La crise du capitalisme s’accélère en France et
    en Europe, l’annonce de l’entrée en récession est maintenant officielle. La
    perte du triple A va arriver dans les jours qui viennent. Les sommets européens
    et le gouvernement nous promettent un avenir fait d’austérité et de remise en
    cause d’acquis sociaux décisifs pour nos conditions de vie et de travail. Nous
    sommes dans une crise majeure du système, l’année 2012 sera très perturbée et
    rien ne sera sans conséquences sur le budget de la ville. Si Montpellier n’a
    pas d’emprunts toxiques, la grande majorité des villes de l’Agglo en ont
    beaucoup. Vu l’imbrication actuelle entre l’Agglo et la ville, qui peut croire
    que cela restera sans conséquences. Nous voyons qu’aujourd’hui une ville comme
    Asnières porte plainte contre Dexia, nous pouvons supposer qu’elle agit ainsi
    pour ne pas supporter les conséquences de ces emprunts toxiques. Il faut une
    mobilisation d’ensemble des collectivités de gauche, des partis, syndicats,
    associations… pour refuser de payer la crise. La campagne pour un audit citoyen
    et un moratoire est un bon exemple de ce qu’il faut faire sans attendre.
  •        Si la crise du capitalisme s’accélère, l’urgence
    sociale aussi. En Languedoc Roussillon, nous avons déjà le PIB le plus bas de
    France, l’augmentation du chômage, de la précarité, des licenciements ne
    peuvent qu’aggraver encore la situation. Les salaires sont bloqués depuis des
    années et même dans la
    Fonction publique toutes les premières catégories de salariés
    sont au niveau du SMIC. Le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter. Pour une
    partie importante des habitants la vie devient invivable.
  •      
    Dans cette situation, plus que jamais, les
    habitants doivent avoir leur mot à dire sur les choix budgétaires. Les
    priorités doivent être débattues et décidées avec eux. Qui mieux que les habitants peut décider d’un budget aux priorités sociales, d’un budget de
    mobilisation contre la crise ?
  •     
    Le vote du budget intègre la politique suivie
    cette année. Concernant les services publics nous avons eu trois mauvaises
    nouvelles
     : les transports publics ont connu une nouvelle hausse cet été
    (40% de hausse en 5 ans), la crèche J. Baker a été privatisée et probablement
    celles qui vont suivre vont l’être aussi, la fin de la gratuité de la garderie scolaire. Si nous
    rajoutons à ces mauvaises décisions remettant en cause le service public, la
    continuité des subventions aux compagnies aériennes low-cost comme Ryanair, le
    financement de l’enseignement privé, une nouvelle ligne budgétaire de 700 000
    euros pour la video-surveillance… cela fait beaucoup de décisions dans
    lesquelles nous ne pouvons pas nous reconnaître.
  •       Un budget véritable bouclier social doit aussi
    intégrer un certain nombre de mesures
    comme le blocage des loyers, la fin des
    Délégations de services publics (DSP) qui permettrait par exemple d’intégrer
    dans le budget municipal les revenus des parkings, la priorité aux quartiers
    populaires (réhabilitation, isolation thermique, aménagement concerté avec les
    habitants…), une réponse à la hauteur pour le logement social afin de mettre
    fin aux listes d’attente, un veto de la ville pour mettre fin aux projets de
    prestige comme le Port (35 M
    d’euros engagés par la région pour Port Marianne)
  •       
    Pour l’ensemble de ces raisons, je ne vote pas
    le budget proposé 19_12_11_Logo_NPA.jpg

Tous les partis de la majorité
interviendront pour expliquer leur vote positif, les Verts s’abstiendront,
l’UMP votera contre.

La délibération 9 va devenir
rapidement un enjeu important. Jusqu’à présent nous avons vécu dans la
continuité des projets décidés par Frêche, avec  la « Cité du Corps
humain »
nous entrons dans une phase nouvelle.

Comme Toulouse, avec la Cité de l’Espace, ou Bordeaux,
avec la Cité du
Vin, Mandroux souhaite que Montpellier, en raison de son histoire, se lance dans
une Cité du Corps Humain. Cette délibération avait pour but d’engager la
faisabilité du projet et de mettre en place un comité scientifique.

Si la majorité municipale est
restée muette sur le sujet, l’opposition a émis des questionnements et des
doutes.

Je suis intervenu sur deux
aspects
, le premier sur le projet lui-même et le deuxième sur le financement.
Nous considérons juste de faire entrer la culture scientifique dans la culture
tout court. Cette culture doit prendre en compte, pas simplement la médecine,
mais aussi le nucléaire, les OGM, les nanothechnologies…. La société devient de
plus en plus technologique, il faut de plus en plus une culture scientifique
pour comprendre les enjeux. Nous souhaitons donc une ouverture en direction de
l’ensemble des sciences. Le « Corps humain » va surtout concerner la
fac de médecine et de pharmacie alors que Montpellier a beaucoup de ressources
en sciences et recherche. Ceci dit, il faut voir comment remplir ce projet.
Faut-il se lancer dans un projet lourd comme la Cite de l’Espace si on considère qu’il s’agit d’un coût
de 50 ou 60 M
d’euros ? Qui va financer cela, qui plus est, en période de crise ?
Nous sommes pour un projet de type Education Populaire plutôt qu’une sorte de
Vulcania. 

Nous considérons que ce débat
doit s’ouvrir aux chercheurs, aux universitaires, aux syndicats… pour finaliser
ensemble le meilleur projet possible sans tomber dans une dépense de prestige
ne correspondant pas à l’objectif recherché. En l’état actuel, sans un projet
plus précisé, sans connaître les financements, il est impossible de voter pour.

Les réponses de Mandroux et de
Touchon préciseront que pour eux il s’agit bien d’un projet d’Education
Populaire et que sans financement de l’Etat le projet est impossible à tenir.

Le vote portait sur la possibilité d’engager une
étude de faisabilité du projet. Au vu des réponses des uns et des autres,
de l’état de la discussion, je suis le seul à m’être abstenu, tous les autres
votant pour.

Pour la suite, en raison des
enjeux, il serait bon que ce dossier sorte du strict conseil municipal et que
les scientifiques, les enseignants, les habitants… s’en emparent.

La délibération 12 portait sur la
gestion en DSP [Délégation de Service Public] des parkings, comme d’habitude j’ai voté contre
ce qui fait dire
à Lévita que « j’ai une position religieuse sur les DSP ».

La délibération 21 portait sur un
accord entre la municipalité et la librairie Sauramps pour les Agora du Savoir.

Ces soirées regroupent des centaines de personnes pour le débat avec un espace
librairie pour celles et ceux souhaitant compléter leur connaissance du sujet
abordé. Les  soirées « Agora du
savoir » sont une bonne initiative, le problème se trouve dans le
partenariat exclusif avec Sauramps. Il y a à Montpellier, et je m’en félicite,
un réseau de libraires indépendants tout à fait compétents. Le livre est
fragile, le gouvernement vient d’augmenter la TVA et le fragilise encore plus. Il est positif
que des librairies existent dans les quartiers, c’est aussi une conception de
la ville. Sauramps a déjà la librairie du musée Fabre, les livres scolaires,
deux gros points d’implantation et un partenariat exclusif les met en situation
de monopole. J’ai donc proposé que le partenariat pour les Agora du Savoir soit
ouvert aux libraires indépendants de Montpellier et non pas en exclusivité avec
Sauramps.

Sans doute gênés, Delafosse a
parlé de la hausse de la TVA
et Saurel de la Comédie
du livre.

Je me suis retrouvé seul à voter
contre la délibération proposée.

La délibération 28 portait sur
les tarifs et l’utilisation des Maisons Pour Tous [MPT].

Beaucoup d’organisations
constatent les difficultés pour trouver des lieux publics de réunion dans les quartiers
de Montpellier. Je suis intervenu pour demander l’ouverture des MPT aux partis
et syndicats afin de pouvoir tenir des réunions politiques dans les quartiers.

J’ai eu droit à un refus net.

La délibération 41 traitait de
l’achat du parking de la nouvelle mairie.

La Mairie achète à la SERM pour 17M d’euros le
parking situé sous la place G. Frêche (parvis de la mairie). 19_12_11_Fase.jpg

Je suis intervenu sur ce point.
Tout d’abord, il est évident que ce parking entre dans le coût global de la nouvelle
mairie. Nous en sommes donc à 130M + 8M des bâtiments Icade + 17 M du parking. Ensuite la
méthode est curieuse, la Mairie
est à 40% dans la SERM,
elle rachète donc un parking dont nous pouvons considérer qu’elle est déjà
propriétaire à 40%. Dernière chose, nous nous sommes amusés à calculer le prix
de la place de parking. Il y a 720 places pour 17M d’euros, la place de parking
revient à 23 600 euros, c’est à dire presque le double du tarif habituel d’une
place de parking à Montpellier.

Delafosse, délégué à l’urbanisme,
interviendra pour dire que tout cela est normal et que le prix est bon.

J’ai voté contre cette
délibération.

La majorité a proposé un vœu
contre la décision européenne de libéralisation de la plantation de la vigne.
Après avoir contacté la
Confédération paysanne, j’ai voté pour ce vœu.

Le prochain conseil municipal se
tiendra le lundi 6 Février 2012.

Montpellier, le 19 décembre 11.

Francis Viguié conseiller
municipal NPA – FASE

………………………..

Lettre aux élus du conseil municipal de Montpellier pour le retour à la
gratuité de la première heure d’accueil du soir des élèves de maternelle

Montpellier, le 19 décembre 2011

Monsieur Viguié,

Lors du conseil
municipal de Montpellier du lundi 7 novembre, il a été décidé de rendre
payante la première heure d’accueil du soir de nos enfants scolarisés en
maternelle. Nous n’avons bien sûr pas oublié qu’en septembre 2009, le
conseil municipal avait rendu payant l’accueil du matin. Aujourd’hui,
avec cette nouvelle étape les élus municipaux, qui ont voté cette
résolution, suppriment ainsi un service public gratuit qui répond aux
besoins sociaux des parents d’élèves et des enfants.

Nous, parents
d’élèves des écoles de la ville de Montpellier, nous vous demandons, par
cette lettre et la pétition que nous faisons circuler depuis quelques
jours dans nos écoles, de revenir sur cette résolution lors du prochain
conseil municipal. La gratuité de la première heure d’accueil du soir
est un acquis social aux nombreux effets positifs. Elle permet
notamment :

  • de favoriser la transition entre l’école et l’arrivée des
    parents, parfois retardés par des imprévus professionnels ou des
    problèmes de circulation nombreux sur notre ville.
  • de laisser les
    grandes sœurs et les grands frères à l’étude du soir sans que les
    parents d’élèves multiplient les aller-retours à l’école.
  • de
    poursuivre les apprentissages de la vie en collectivité de nos enfants.
  • de bénéficier des avantages des A.L.A.E. [Accueils de Loisirs Associés à l’Ecole] pour lesquels la ville reçoit
    une aide substantielle de la CAF.

Si ce service public devient payant,
beaucoup de parents verront leur pouvoir d’achat encore se réduire et/ou
se rajouteront encore du stress pour arriver à l’heure, tout ceci au
détriment de l’équilibre de nos enfants.

En vous remerciant par avance
pour votre réponse et en espérant que notre démarche vous convaincra de
revenir rapidement sur cette décision injuste socialement.

Signé : des
parents d’élèves des écoles de Montpellier (dont certains élus au
conseil de leur école) soutenus par la FCPE de Montpellier.

PS : à ce
jour, plus de 1200 familles ont signé la pétition.

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