La mairie de Montpellier et la journée de la « FÂÂÂME »

Sur
le journal de Montpellier que nous avons eu le plaisir de trouver lundi 2 mars
dans nos boîtes aux lettres, la première page annonce la « Journée
internationale de la femme » de quoi bien commencer la semaine…

Non
M. Saurel et Mme Liza (conseillère municipale déléguée aux droits des
femmes), le 8 mars n’est pas une journée de « la femme » mais de lutte
pour les droits des femmes.


Parler
de « la femme » comme d’une d’une entité unique et universelle est
faux, car « la femme » n’existe pas, il n’y a pas d’essence féminine
qui fait que les femmes sont toutes pareilles et peuvent se fondre dans le même
moule. Par contre, ce en quoi toutes les femmes se rejoignent ce sont les
discriminations qu’elles subissent au quotidien, plus ou moins importantes
selon les régions du monde. C’est pourquoi nous parlons de lutte internationale
pour les droits des femmes.

La
dénomination de cette journée est importante car elle dénote le regard que l’on
porte sur elle. Loin de rappeler les combats qu’ont menés des femmes pour faire
avancer l’égalité entre les femmes et les hommes, et de se poser dans une
dynamique progressiste et revendicative pour encore plus d’égalité, “la journée de la femme” reste en
surface et ne fait écho qu’à l’effet marketing et à la dépolitisation de la
question de l’émancipation des femmes.

 

journee_F.pngÀ
l’intérieur des pages du journal, une seule est consacrée au 8 mars et nous
dévoile ce qu’a prévu la mairie à cette occasion. Le thème est bien choisi car
très important pour l’émancipation des femmes : c’est celui de l’éducation. Mais
l’événement ne consiste qu’en une exposition de « paroles de
femmes », de Montpelliéraines, à qui on a posé la question «  Quelle
éducation pour une égalité réelle entre filles et garçons ? ».
Les trois extraits choisi dans le journal pour illustrer l’exposition, ne
laissent pas présager d’un point de vue particulièrement féministe : il
n’est pas question des entraves rencontrées par les filles (ni par les garçons)
dans leur développement, et l’un deux souligne la différence fondamentale entre
les sexes…

De
plus, quelles propositions concrètes pour faire avancer l’égalité femmes-hommes
via l’éducation ? La mairie propose-t-elle une formation aux personnes en
contact avec les enfants dans les structures éducatives, de garde ou de
loisirs ? Des interventions de sensibilisation pour lutter contre les
stéréotypes de genre, contre les violences faites aux femmes, auprès des
enfants ?

 

Les
associations féministes de Montpellier n’ont pas été contactées pour
contribuer à cet événement, alors que le mouvement social a nombre de
propositions, de solutions et un regard critique et d’expertise à apporter.

Il
ne s’agit pas simplement de poser des questions, il faut aussi avancer des
réponses, et des réponses politiques, concrètes, dans un projet féministe
global en concertation avec les actrices et acteurs de terrain et de la vie
publique. Donner la parole aux citoyen-ne-s, oui, agir à leur côté serait encore
mieux.

 

N.B. : les
candidates d’E ! aux élections départementales seront présentes à une
conférence de presse Front de Gauche le vendredi 6 mars à 10h au Dôme pour
parler du 8 mars et avancer des propositions pour faire progresser les droits des
femmes.

 

Marjolaine
Christien-Charrière


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