Montpellier Francis Viguié (NPA-Fase) rend compte du conseil municipal de lundi

Francis Viguié : Je suis intervenu en premier sur le débat d’orientation budgétaire. Bien évidemment, je suis aussi parti de la crise. L’accélération
depuis cet été de la crise et des politiques d’austérité bouleverse la
situation politique. Celles et ceux qui pensaient que nous étions dans un
déroulement « plan-plan » de la campagne présidentielle se trompent
lourdement. Les plans d’austérité gouvernementaux, la situation en Europe, une
nouvelle accélération de la crise peuvent percuter à tout moment la situation
actuelle et ,en conséquence, la vie des montpelliérains et les choix municipaux
. C’est pourquoi, j’ai insisté sur le « nous n’avons pas à payer une dette
dont nous ne sommes en rien responsables »
et la nécessité d’une
campagne contre cette dette illégitime,
pour un moratoire et un audit
(voir l’appel national lancé par Attac, CGT, FSU,
Solidaires….).

Compte-rendu du
Conseil municipal du Lundi 7 Novembre 2011

 

L’ordre du jour était composé de
88 délibérations.

  • Le point principal de ce conseil
    était le Débat d’Orientation Budgétaire. La majorité municipale présente ses
    orientations et priorités pour le Budget 2012 de la ville. Ce budget devrait
    être voté lors du conseil municipal de Décembre.

Ce débat a été dominé par la
crise économique et aussi, dans le cadre de la réforme territoriale de Sarkozy,
par le gel des dotations de l’Etat. La majorité estime à 10 millions d’euros le
manque à gagner dû au désengagement de l’Etat. Dans la situation de crise que
nous connaissons la place des collectivités locales est majeure. En effet elles
représentent 75% de l’investissement public. Tout étranglement des collectivités
ne peut aller que vers la récession, plus de chômage et moins de services
publics (écoles, crèches, logement…).

Max Levita, pour la majorité
municipale, a présenté le débat d’orientation budgétaire. Il est parti de la
crise pour donner le cadre de ce budget. Vu la baisse du revenu des habitants,
il est impossible d’augmenter les impôts locaux. En raison de la crise et du
désengagement de l’Etat, l’investissement sera ramené à 80 millions d’euros.
Pour lui, ce budget sera un budget de défense des services publics.

Je suis intervenu en premier sur
ce débat.
Bien évidemment, je suis aussi parti de la crise. L’accélération
depuis cet été de la crise et des politiques d’austérité bouleverse la
situation politique. Celles et ceux qui pensaient que nous étions dans un
déroulement « plan-plan » de la campagne présidentielle se trompent
lourdement. Les plans d’austérité gouvernementaux, la situation en Europe, une
nouvelle accélération de la crise peuvent percuter à tout moment la situation
actuelle et ,en conséquence, la vie des montpelliérains et les choix municipaux
. C’est pourquoi, j’ai insisté sur le « nous n’avons pas à payer une dette
dont nous ne sommes en rien responsables »
et la nécessité d’une
campagne contre cette dette illégitime,
pour un moratoire et un audit
(voir l’appel national lancé par Attac, CGT, FSU,
Solidaires….).

Sur le budget lui même, j’ai
précisé que nous avions un désaccord sur deux aspects : les priorités et
l’élaboration.

  • Sur les priorités, la question du
    logement est primordiale. J’ai développé deux idées. La première est le blocage
    des loyers, la deuxième est la priorité aux quartiers populaires plutôt quel a 
    continuation de l ‘étalement urbain. Plusieurs quartiers de Montpellier sont en
    difficulté, il est plus que temps de voir avec les habitants et les
    associations de ces quartiers les priorités à définir et à décider.

Toujours sur les priorités, j’ai
repris la question des transports publics. Nous sommes pour la gratuité, notre
désaccord va plus loin que la stricte question de la gratuité puisque chaque
année une nouvelle augmentation des tarifs voit le jour. En 5 ans, nous avons
assisté à des hausses autour de 40% pour les abonnements, ce qui est
inadmissible. Se déplacer est un besoin fondamental, la gratuité concrétise ce
choix et est, de plus, un projet de société concernant les besoins sociaux.

J’ai continué sur ce que
j’appelle « bien public-bien commun ». Il faut en finir avec les
Délégations de Services Publics (DSP), la municipalité doit retrouver ses choix
et ses bénéfices. Les DSP sont une des façons de donner des marchés garantis à
des sociétés privées, voire des multinationales. Par exemple, Veolia a la
maîtrise de l’eau, elle est aussi présente à quasiment 20%, via sa filiale Transdev,
dans le capital de la TAM.
Les parkings de Montpellier sont en DSP et sont source de
bénéfices significatifs. La municipalité doit retrouver ses marges financières
et cesser de privatiser les bénéfices. Dans ce point, j’ai aussi abordé le
financement de l’enseignement privé et celui des compagnies aériennes
low-coast
. Concernant l’enseignement privé, la majorité municipale va au-delà
de ce qu’impose la loi en finançant les maternelles.

  • J’ai aussi parlé de l’élaboration
    budgétaire
    . Depuis des années, la municipalité fait de la communication sur la
    démocratie participative, mais à aucun moment nous ne voyons apparaître la
    moindre ligne budgétaire décidée par les habitant-e-s. Nous verrons même une
    caricature lors de la délibération 49.

Pour terminer j’ai fait un point
sur les dépenses de prestige et la transparence. A juste titre, les
déplacements à l’étranger de Mandroux et de son équipe font beaucoup causer.
Comment peut-il en être autrement ? A aucun moment, l’objectif, le bilan
de ces voyages ne sont présentés. Déjà bon nombre d’entre eux sont contestables,
mais en plus, sans bilan, il est logique qu’ils soient compris comme des dépenses
de prestige et de la valorisation personnelle. Toujours sur le même thème, nous
savons que la nouvelle mairie a coûté au final (avec son extension) quasiment
140 millions d’euros, nous devons maintenant voir ses coûts de fonctionnement
et nous pouvons avoir quelques inquiétudes vu que la délibération 55 fait état
de 350 000 euros pour les prestations de sécurité incendie et de sécurité. Ma
dernière remarque a été pour demander un avis du conseil municipal pour tout ce
qui concerne Montpellier. En effet, l’Agglo, le Conseil Général ou la Région décident de projets
importants sans même une consultation du conseil municipal, instance élue par
les habitants. Ma remarque avait pour but de dénoncer le projet de port à Port
Marianne
, ce projet frêchiste absurde est aujourd’hui relancé par la Région. Il s’agit de
pouvoir arriver en bateau jusqu’à Port Marianne, pour cela il faudra 2
écluses, un ascenseur à bateaux et surtout un gaspillage phénoménal d’argent
public (la Région
a déjà budgétisé 35 millions d’euros). Ce projet est tout simplement scandaleux
et la caricature des projets pharaoniques alors que les besoins sociaux sont
énormes.

Le vote du budget aura lieu lors
du prochain conseil municipal du 19 décembre.

Juste quelques remarques sur les
délibérations 2 et 19.

  • Pour la 2, il s’agit du projet urbain pour les
    20 à 30 ans à venir
    . Les hypothèses pour ce futur sont problématiques. En effet
    elles reposent sur Montpellier à 500 000 habitants avec une Agglo a 1 million.
    Les questions d’étalement urbain, de transports et déplacements, de qualité de
    vie et plus généralement d’écologie n’ont pas fini de se poser.
  • Sur la 19, elle concerne le
    stationnement
    . A Montpellier, selon les quartiers, il y a une inégalité de
    situation. Certains ont une zone verte, c’est-à-dire une zone où les habitants
    du quartier peuvent se garer pour 2 euros par jour, d’autres quartiers n’ont pas
    ces tarifs. Suite à mon intervention demandant la zone verte pour tous les
    quartiers (j’ai déjà fait plusieurs fois cette intervention),
    Fleurence (1er adjoint) indiquera qu’une solution sera trouvée pour
    le premier trimestre 2012 tout en disant que l’harmonisation ne se fera pas sur
    le tarif de la zone verte !

° La délibération 27 était le
rapport des administrateurs de la
TAM. Ce n’est pas une petite affaire vu que le tramway a
transporté 62 millions de personnes en 2010 et 67 millions en 2009. Pour la
majorité municipale, cette baisse de 8% est uniquement due aux travaux. Je suis
intervenu pour m’étonner de cette cause unique. Les habitants sont obligés de
se déplacer pour se rendre à leur travail, à l’école, pour leurs loisirs….
S’ils ne prennent pas les transports publics, ils prennent leur voiture et les
travaux les plongent dans les embouteillages sans parler du stationnement.
Certains peuvent se déplacer à pied ou en vélo mais selon la distance. Il me
semble nécessaire de noter la hausse régulière des tarifs, cette hausse est du
niveau de 40% sur les 5 dernières années pour les abonnements. L’UMP fidèle à
sa vision de la société y voit la preuve de la fraude !

Il n’y avait pas de vote sur ce
rapport ce qui n’empêche pas d’intervenir

° La délibération 30 a donné lieu à un véritable
débat. Au milieu de subventions, il y en avait une pour l ‘ « Association
de promotion des flux touristiques et économiques ». Derrière cette
association se cachent les subventions pour les compagnies aériennes low-coast
comme Ryanair
. Le montant est de 177 500 euros auxquels il faut ajouter 370 000
euros de l’Agglo et 455 000 du Département, soit 1 million d’euros ! Ce
vote se répète tous les ans et pourtant ces collectivités dirigées par le PS
savent que Ryanair vit des subventions publiques, que Ryanair contourne le
droit du travail français. Alors que le PS, à l’époque où il était au gouvernement,
n’a jamais voulu développer un véritable service public du transport aérien, il
finance aujourd’hui ces compagnies mercenaires et délinquantes du point de vue
du droit du travail.

Le PC, les Verts et moi-même
avons voté contre, les autres pour

° Les délibérations 33 et 37
concernaient des délégations de services publics. Pour la première, il
s’agissait du parking Laissac (TAM), pour la seconde de la fourrière (EFFIA).

Comme chaque fois qu’il s’agit
d’une DSP, j’ai voté contre.

° La délibération 49 prenait un
sens particulier. La mairie de Montpellier communique un maximum sur la
démocratie participative, mais entre un objet de communication et une réelle
démocratie, c’est-à-dire une élaboration, une décision et un contrôle des
habitants, l’écart est grand. Cette délibération nous proposait d’attribuer une
subvention de 67 000 euros à un mystérieux Institut Paul Lazarsfeld  pour « une évaluation scientifique
concernant la situation de la participation citoyenne et de la
démocratie ».

Je suis intervenu pour dénoncer
cette proposition
. La ville de Montpellier a mis en place des Comités de
quartiers, des Conseils Consultatifs, plusieurs Printemps de la Démocratie… et il faut
encore étudier je ne sais quoi ! De plus, si nous allons sur le site de
cet institut juste créé en avril 2010 ( !!!), son objet n’est en rien les
questions de participation démocratique. Et enfin, pour en venir au fond, quel
mépris pour les associations de quartiers, pour les habitants jugés comme
incapables de pouvoir fixer des priorités, de prendre des décisions pour
améliorer leurs conditions de vie ! J’ai donc proposé qu’avec ce budget de
67 000 euros nous prenions un quartier populaire et avec les associations, les
habitants nous fixions les priorités pour affecter cet argent.

Je me suis retrouvé seul à gauche
pour voter contre cette subvention.

° La délibération 55 concernait le
fonctionnement de la nouvelle Mairie.

Je suis intervenu sur les frais
de fonctionnement. La délibération attribue 350 000 euros pour les
« prestations de sécurité incendie et sûreté du futur hôtel de
ville ». J’ai demandé des détails sur cette somme en indiquant qu’elle
devait supposer une sous-traitance avec une société de vigiles pour la sécurité
et demandé un état du budget de fonctionnement annuel de cette nouvelle mairie.
Comme nous votons tranche par tranche, il est impossible d’avoir une vision
globale mais en commençant par 350 000 euros l’affaire part mal. A suivre mais
le feuilleton nouvelle mairie continue

J’ai voté seul contre cette
délibération

Il était déjà plus de 22h et j’ai
dû quitter le conseil pour un problème de clés à mon domicile.

J’avais prévu d’intervenir sur la
délibération 78
.

Cette délibération modifie les
tarifs des temps d’accueil du soir en écoles maternelles
. Cette modification a
une dimension idéologique forte. Jusqu’à présent la tranche horaire 16h45 –
17h45 était gratuite, la tranche horaire 17h45 – 18h45 était payante. La
délibération propose de faire payer à partir de 16h45. Selon le quotient des
familles, le prix varie entre 17 centimes et 31 centimes. Il ne faut pas nier
que ces sommes cumulées puissent peser sur certaines familles mais il me semble
fortement évident que derrière cette mesure il y a surtout la volonté de mettre
fin à la gratuité de la première heure. La fin d’un service public gratuit, voilà ce
qui se profile à travers cette délibération et c’est pourquoi j’aurais
voté contre.
Je passe sur la question des coûts de gestion de cette nouvelle
décision.

Le prochain conseil aura lieu le
lundi 19 décembre 2011.

Francis Viguié conseiller
municipal NPA – FASE

Comme d’habitude ce conseil a été
préparé collectivement.

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