Montpellier, ville pharaonique, anti-écologique et sans projet social

Montpellier : capitale de l’architecture ou folie des grandeurs ? (Midi Libre)

Coûts du nouvel Hôtel de ville : 135 millions d’euros et de “Pierres Vives” : 125 millions d’euros.

“L’aménagement a été conçu comme une campagne de publicité pour la
ville” (Philippe Saurel) !

Des habitants ne cachent pas leur mécontentement, déplorant les
finitions et le standing qui ne sont pas au rendez-vous, notamment dans
l’isolation phonique, et surtout les prix exorbitants (4 000 à 6 000
euros le m2, relèvent les agences). 04_04_12_Pierrevives.jpg

L’article

Au dernier Conseil Municipal de Montpellier, les élus NPA-Fase ont écrit dans leur compte rendu :

La délibération 55 concernait le bilan du Plan local d’Urbanisme. Je suis intervenu pour modérer le
satisfecit de la majorité. Il est vrai qu’il y a quasiment 22 % de logements
sociaux à Montpellier mais le nombre de demande en attente se compte par
milliers. La raison est double. Nous sommes dans une région au fort taux
de chômage, une région de bas salaires où donc les prétendants au logement
social représentent la majorité de la population et de plus les loyers dans le
privé sont hauts. La deuxième raison tient au fait que le taux de logement
social dans les villes de l’Agglo est très bas. Pour cette raison, bon nombre
de personnes se sont éloignées de la ville et aujourd’hui explosent leur budget
automobile. C’est aussi une des raisons des embouteillages à l’entrée de la
ville. La construction de plus de logements sociaux doit être une priorité pour
Montpellier et dans l’Agglo.

Nous sommes aussi inquiets du
développement vers le sud de la ville . Le doublement de l’A9, la nouvelle gare
TGV et les projets immobiliers autour remettent en question la bande verte du
littoral.

Compte rendu du Conseil Municipal de février (extrait) :

La délibération 5 a donné lieu à un débat général sur l’évolution
de la ville
. Au départ il s’agit de la piétonisation du secteur rue de la
Merci, Av du Courreau, Gambetta, Saunerie, Jeu de Paume. Sur la défensive, M.
Delafosse et Max Levita pour la Serm ont cherché a justifier leur politique. Je
suis intervenu sur le fond pas seulement sur l’aspect piétonisation.

Tout d’abord, pour développer à
nouveau notre projet global pour les déplacements à Montpellier : parkings
à l’entrée de la ville, maillage de bus, mini bus, tram en transports publics
gratuits, véritable réseau de pistes cyclables.

Ensuite sur la préemption massive
par la SERM dans le quartier, cette préemption avait été révélé par un article
de La Gazette au titre racoleur « La fin du quartier arabe à Plan
Cabanes ». C’est cet article et les réactions en chaîne qui ont provoqué
le malaise de l’adjoint à l’urbanisme et du président de la Serm. J’ai insisté
pour dire qu’il n’y avait aucune transparence sur les projets de la ville, que
même les conseillers municipaux ont découvert, à travers l’article, l’ampleur
de la préemption des commerces et des maisons. L’inquiétude est légitime dans
le quartier sur son avenir. La gentrification, politique très à la mode dans
les villes, cherche à « embourgeoiser » les quartiers populaires en
transformant l’habitat, les commerces et l’espace public. Elle provoque des
changements de population en particulier en augmentant significativement le
prix des loyers. Les éléments donnés par l’article de La Gazette vont
totalement dans ce sens. J’ai défendu le logement social et le blocage des
loyers.

Compte rendu du Conseil Municipal de décembre (extrait) :

Le point majeur du Conseil a été
le vote du budget 2012
. Le budget concentre les choix politiques et les
priorités de la majorité municipale. Ce vote est tout sauf anodin, il engage
sur les décisions de l’année à venir. En ce sens, c’est quasiment le seul vote
de l’année où tous les partis interviennent pour donner leur position.

Le budget de Montpellier est de 440 972 841
euros.

Max Levita, pour la majorité, a
présenté le projet. Il a insisté sur la crise, sur le gel de la
dotation de l’Etat et sur le fait qu’il y a 21,2% de logements sociaux à
Montpellier. Les impôts n’augmentent pas.

Je suis intervenu assez
longuement en développant les arguments suivants :

  •        
    La crise du capitalisme s’accélère en France et
    en Europe, l’annonce de l’entrée en récession est maintenant officielle. La
    perte du triple A va arriver dans les jours qui viennent. Les sommets européens
    et le gouvernement nous promettent un avenir fait d’austérité et de remise en
    cause d’acquis sociaux décisifs pour nos conditions de vie et de travail. Nous
    sommes dans une crise majeure du système, l’année 2012 sera très perturbée et
    rien ne sera sans conséquences sur le budget de la ville. Si Montpellier n’a
    pas d’emprunts toxiques, la grande majorité des villes de l’Agglo en ont
    beaucoup. Vu l’imbrication actuelle entre l’Agglo et la ville, qui peut croire
    que cela restera sans conséquences. Nous voyons qu’aujourd’hui une ville comme
    Asnières porte plainte contre Dexia, nous pouvons supposer qu’elle agit ainsi
    pour ne pas supporter les conséquences de ces emprunts toxiques. Il faut une
    mobilisation d’ensemble des collectivités de gauche, des partis, syndicats,
    associations… pour refuser de payer la crise. La campagne pour un audit citoyen
    et un moratoire est un bon exemple de ce qu’il faut faire sans attendre.
  •        Si la crise du capitalisme s’accélère, l’urgence
    sociale aussi. En Languedoc Roussillon, nous avons déjà le PIB le plus bas de
    France, l’augmentation du chômage, de la précarité, des licenciements ne
    peuvent qu’aggraver encore la situation. Les salaires sont bloqués depuis des
    années et même dans la
    Fonction publique toutes les premières catégories de salariés
    sont au niveau du SMIC. Le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter. Pour une
    partie importante des habitants la vie devient invivable.
  •      
    Dans cette situation, plus que
    jamais, les
    habitants doivent avoir leur mot à dire sur les choix budgétaires. Les
    priorités doivent être débattues et décidées avec eux. Qui mieux que les
    habitants peut décider d’un budget aux priorités sociales, d’un budget
    de
    mobilisation contre la crise ?
  •     
    Le vote du budget intègre la politique suivie
    cette année. Concernant les services publics nous avons eu trois mauvaises
    nouvelles
     : les transports publics ont connu une nouvelle hausse cet été
    (40% de hausse en 5 ans), la crèche J. Baker a été privatisée et probablement
    celles qui vont suivre vont l’être aussi, la fin de la gratuité de la garderie scolaire. Si nous
    rajoutons à ces mauvaises décisions remettant en cause le service public, la
    continuité des subventions aux compagnies aériennes low-cost comme Ryanair, le
    financement de l’enseignement privé, une nouvelle ligne budgétaire de 700 000
    euros pour la video-surveillance… cela fait beaucoup de décisions dans
    lesquelles nous ne pouvons pas nous reconnaître.
  •       Un budget véritable bouclier social doit aussi
    intégrer un certain nombre de mesures
    comme le blocage des loyers, la fin des
    Délégations de services publics (DSP) qui permettrait par exemple d’intégrer
    dans le budget municipal les revenus des parkings, la priorité aux quartiers
    populaires (réhabilitation, isolation thermique, aménagement concerté avec les
    habitants…), une réponse à la hauteur pour le logement social afin de mettre
    fin aux listes d’attente, un veto de la ville pour mettre fin aux projets de
    prestige comme le Port (35 M
    d’euros engagés par la région pour Port Marianne)
  •       
    Pour l’ensemble de ces raisons, je ne vote pas
    le budget proposé

Tous les partis de la majorité
interviendront pour expliquer leur vote positif, les Verts s’abstiendront,
l’UMP votera contre.

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