Société Louise Michel Montpellier : lancement réussi. Compte rendu et reportage photo.

45 personnes ont participé mardi, au café Le Dôme, à la soirée de
lancement d’une antenne locale de la société Louise Michel à Montpellier



Razmig
Keucheyan, signataire de l’appel national et auteur de « Hémisphère
gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques », a
introduit la soirée.

Après
les décennies 1980/1990 qui ont vu le développement du libéralisme,
et un retour relatif des mouvements sociaux dans la fin de cette
décennie (mouvements sociaux de 95 en France, mouvement zapatiste au
Mexique, rassemblement de Seattle en 99), que sont devenues les idées
socialistes ?

Il
apparaît une nécessité de réflexion sur les expériences et sur
la nature des idées : comment les idées peuvent-elles orienter
les mouvements et comment les mouvements participent-ils à définir
les idées ?

Le
triomphe culturel du libéralisme est aujourd’hui l’impossibilité ou
la difficulté à penser une alternative.

Le
livre de Razmig Keucheyan vise à redonner du sens à la bataille des
idées et à penser les conditions d’une transformation sociale
radicale. Des idées critiques peuvent être refondées, une mémoire
récupérée et réadaptée au XXIème siècle.

Tous
les courants de la gauche sont en crise. Il est indispensable de
s’interroger sur les mouvements et les théories passées pour voir
ce qu’ils ont d’actif et ce qui doit être laissé de côté.

Depuis
les années 1970, il y a une dissociation entre les penseurs critiques et les organisations politiques. Les universitaires, “académisés” dans
leur tour d’ivoire, produisent une théorie abstraite éloignée des
mouvements sociaux. Parallèlement, les mouvements sociaux se
professionnalisent et se séparent de la théorie. La fonction de la
société Louise Michel pourrait être de réfléchir à la manière
de réconcilier théorie et pratique.

Créée
depuis deux ans dans d’autres villes, la Société Louise Michel se
donne trois objectifs :

  • faire
    de la formation, dans une tradition d’éducation populaire, en
    collaboration éventuellement avec d’autres organisations (fondation
    Copernic, ATTAC, des éditeurs…). Dans un contexte de crise du
    capitalisme et de complexité du monde, une demande existe à ce
    niveau.
  • ajouter
    la dimension de la bataille idéologique à celle des luttes, dans
    la rue et dans les institutions
  • réfléchir
    aux alternatives, c’est à dire à la fois esquisser les voies d’un
    autre monde en les mettant à l’épreuve des mouvements sociaux (se
    poser la question de la place du marché, de l’Etat…), et
    réfléchir aux tendances socialistes qui existent et qui doivent
    être radicalisées (exemple : la gratuité).

Les
réalisations concrètes de la Société Louise Michel ont porté sur
la crise, sur le communisme, les prisons, la révolution de 1848.

Le
débat s’est engagé à la suite de l’intervention
, à la fois
sur des questions de fond, sur les objectifs de la société Louise
Michel et sur des propositions concrètes.

La
société Louise Michel a l’ambition d’impulser des passerelles entre
différents courants de pensées (le marxisme et l’anarchisme par
exemple), avec le postulat que personne ne détient les réponses
« clés en main », ce qui peut se traduire par des
réflexions sur la question des libertés individuelles ou celle de
la place de l’Etat.

Il
est probable que la tour d’ivoire des universitaires se fissure
rapidement compte tenu de la précarisation grandissante dans ce
secteur surtout dans les sciences humaines.

Parallèlement,
il est intéressant d’analyser des modes de savoir contemporains qui
n’ont pas eu besoin d’intellectuels pour se développer et
s’enrichissent de manière diffuse et non traditionnelle (exemple :
les logiciels libres).

La
société Louise Michel peut être un laboratoire de discussion sur
les modes d’action, à chaud ou à froid, et le renouvellement des
modalités d’action (exemple : le mouvement des retraites de
l’automne 2010).

On
peut utiliser les ressources locales en sollicitant des
chercheurs qui présenteraient leurs travaux. Les domaines peuvent en
être variés : sciences humaines, mais aussi physique et
biologie, les problèmes écologiques contemporains amenant la
réflexion sur des sujets tels que l’énergie, les OGM, la
marchandisation du vivant…

La
nécessité de combattre la division du travail générée par le
capitalisme, en impliquant les militants et en essayant au maximum
d’ouvrir à tout public a été réaffirmée, même si nous sommes tous
conscients que c’est là une des difficultés de la démarche.

La
question de la forme des interventions reste posée : doit-on
rester sur le format des conférences, où une personne délivre un
savoir, aller vers des ateliers plus participatifs, des lectures
collectives de livres ou de journaux, utiliser d’autres supports
(supports artistiques tels que films, dessins, photos, théâtre
forum, conférences gesticulées) ?

Deux
propositions ont été émises 
: une conférence à partir de la
présentation d’un livre du sociologue  Accardo ou une conférence avec
Sophie Béroud sur le syndicalisme. Les contacts seront pris avec les
auteurs afin d’organiser l’une des deux avant fin juin.

La
société Louise Michel sera formalisée à cette occasion. Une
adhésion des personnes intéressées viendra signifier l’engagement
dans la démarche. Un petit groupe de personnes est prêt à
s’investir dans les questions d’organisation que l’on souhaite
minimales.

Anne

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A lire

Pensées critiques de Razmig Keucheyan : les “chantiers” à mettre en oeuvre…

Lu dans Motivées : Société Louise Michel à Montpellier, c’est parti ! C’est ce soir !

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