Tarn. Ensemble ! condamne l’évacuation de la ZAD du Testet



Communiqué de Ensemble !   La
ZAD du Testet, occupée depuis mai 2014, a été évacuée par les forces de l’ordre
le 7 mars 2015. Cette prise de force fait suite à des semaines de très fortes
tensions, dont les derniers jours marqués par l’organisation de milices armées à
l’instigation du syndicat agro industriel de la FNSEA, qui prétendait venir
faire respecter “la loi” en intimidant et molestant les occupantEs de
la zone.




Communiqué de Ensemble! Condamnation de l’évacuation de la ZAD
du Testet.
 

016.jpgLa ZAD du Testet, occupée
depuis mai 2014, a été évacuée par les forces de l’ordre le 7 mars 2015. Cette
prise de force fait suite à des semaines de très fortes tensions, (voir ici) dont les derniers
jours marqués par l’organisation de milices armées à l’instigation du syndicat
agro industriel de la FNSEA, qui prétendait venir faire respecter “la
loi” en intimidant et molestant les occupantEs de la zone.

L’évacuation est la conséquence
de la décision des élus du Conseil général du Tarn de poursuivre ce projet, qui
– si selon la délibération devrait être réduit – ne dit rien de la restauration
de la zone humide déjà mise à mal, du dimensionnement et de la localisation
exacte de l’ouvrage.

Cet entêtement à
poursuivre un projet mal conçu, dans le mépris des conclusions rendues en
janvier par les experts, de la procédure d’infraction européenne, en dépit des
solutions alternatives mises en avant par les organisations d’opposantEs et même
par les conclusions du rapport commandé par la ministre, bafoue les règles élémentaires
du débat public démocratique et d’une utilisation durable de l’argent public,
sous contrôle citoyen et dans l’intérêt du plus grand nombre.

Alors que la mort de Rémi
Fraisse atteint par un tir de la gendarmerie sur le site de Sivens le 27
octobre 2014 entache de manière irrémédiable ce projet, celui-ci accumule ainsi
les stigmates d’un vieux monde arcbouté sur une conception autoritaire de la démocratie,
sur des grands projets inutiles et mal pensés, inadaptés aux défis du
changement climatique, de l’appauvrissement de la ressource en eau et de la
perte de biodiversité. L’évacuation des zadistes et les violences dont
ils/elles ont été victimes signent également la rupture entre les dirigeants
politiques et ceux de l’agriculture productiviste avec les générations
nouvelles qui réclament un autre projet de société.

La résistance levée à
Sivens, à Notre Dame des Landes et dans de nombreuses autres zones à défendre
contre des projets inutiles et imposées, celle des réseaux Alternatiba mobilisés
notamment à l’occasion de la conférence Climat de décembre à Paris, la résistance
de toutes celles et ceux qui sont convaincuEs qu’un autre monde, plus juste
socialement et écologiquement, est possible et nécessaire, survivra à cette évacuation
et en sera amplifiée.

“Ils pensent nous
enterrer, mais ils ne savent pas que nous sommes des graines !”

« Ensemble! »
rappelle la mémoire de Rémi Fraisse, exprime sa solidarité avec les militantEs
engagéEs dans ces mobilisations et appelle à prendre part à toutes
les actions visant à contester la façon dont ces projets sont imposés et à
participer à la construction d’alternatives concrètes d’un bien vivre
collectif, écologique, social et démocratique.

Le 7 mars
2015.


Voir ici l’ensemble des articles parus sur résistons.net à ce sujet. 



voir aussi : 

Tarn, zone humide du Testet, une ZAD au quotidien.



Ci-dessous,  aussi le 4 pages réalisé sur la ZAD de Sivens par Ensemble ! Hauts Cantons

uneE.St.pons.jpg

Les militant-e-s de Ensemble ! Saint Pons – Hauts Cantons ont participé à la mobilisation contre le projet  barrage de Sivens dans le Tarn. Après un reportage photo (ici) sur les cabannes, voici une brochure. A lire en PDF en cliquant ici ou sur l’image ci-contre.


À l’instar de Pardailhan, rebelle occitan défendant un petit bout de Corbières face à un immense empire, les opposants au barrage de Sivens semblent mener une résistance toute faible contre une énorme machine, un bulldozer géant qui ravage la nature, dans sa soif effrénée du gain. Les jeunes zadistes luttent pour garder un territoire vivant, empêchent les agrariens de la FNSEA d’installer une industrie céréalière, pour conserver un terroir émaillé de haies riches de dizaines d’essences, préserver une forêt de frênes et sauver un marais de 17 hectares de la désertification par les monocultures de maïs, blé, tournesol – avec les pesticides qui vont avec, tueurs de sols, tueurs de toute vie, où ne subsiste plus aucun ver, aucune faune, où plus une abeille ne pollinise. Prise pour un vulgaire gisement de ressources, la nature serait mal faite et il faudrait donc l’améliorer : elle ne peut se passer de notre intervention pour marcher droit, d’où une frénésie d’aménagement du territoire.

016.jpg

Cette machine prétend en finir avec un passé arriéré. C’est au contraire une alternative humaine d’avenir qu’elle détruit. Finie la paysannerie de cette région du Tarn – et d’ailleurs – finie l’exploitation fermière à échelle humaine. Elle vise à répandre partout l’industrie meurtrière des plantes et des bêtes : le terme élevage même industriel est un mensonge, on doit dire « usines de productions animales » (viandes, lait, œufs). Elle renie l’agro-écologie pionnière, avec la bénédiction de l’État et des Chambres d’agriculture. Elle ne voit pas que l’agro-écologie crée les premiers bourgeons d’un futur social prêt à naître, ignorant que ce que défendent les « écolos » c’est un meilleur “vivre-ensemble”.

Les tenants de l’économie libérale, de l’entreprise business, de la compétitivité et de la rentabilité à toute force se croient réalistes, alors que la machine à calculer, leur seul instrument de connaissance, les aveugle sur les réalités de la vie humaine faite de joie, de peine, de solidarité, de générosité non chiffrables. Les poches de résistance sont aussi des îlots d’espérance.

 

Le caractère abstrait et anonyme de cette machine à broyer, lourdement armée pour défendre son barrage, a provoqué le meurtre d’un garçon de 21 ans, animé par le respect de la vie en soi, et l’aspiration à une autre vie pour nous tous.

 

Sivens, révélateur d’un nouvel avenir.

 

Les citoyen-ne-s lanceurs de cette alerte, habitants locaux et écologistes venus de diverses régions de France et d’Europe, en résistant ainsi à la machine capitaliste, sont porteurs d’un nouvel avenir.

 

020.jpg

Le barrage de Sivens n’est en apparence qu’un problème local mineur. Mais par l’entêtement de l’État à vouloir l’imposer sans tenir compte d’aucune réserve ni critique, convoquant les forces armées de sa gendarmerie lanceuse de grenades, d’une part, et par la modeste opiniâtreté de ses opposants d’autre part, la désobéissance civile d’une petite vallée est devenue le symbole de la vraie guerre de civilisation qui se mène dans le pays (Bure, Notre-Dame-des-Landes, Decines, Val de Suze, la Rhune…) et sur plusieurs continents.

Dans le Tarn, les maïsiculteurs, avec la bien-pensance propre aux possédants – par centaines d’hectares – contribuent à la désertification humaine et biologique. On est accablé devant l’absence totale de sentiment des services de l’État (gendarmerie, ministère de l’agriculture) dans leur répression d’une juste rébellion des bonnes volontés issues de la société civile. C’est avec une vraie prise de conscience écosocialiste, capable de lier ensemble toutes les alternatives au productivisme aveugle, que peut être rendu un véritable hommage à Rémi Fraisse.

 

Lire ici en PDF le 6 page de Ensemble ! Saint-Pons Hauts-Cantons : E.stPons.dec14.pdf

Voir aussi : 


 

 


Partager :
Gauche écosocialiste 34